Le compostage est un processus par lequel des matériaux biodégradables sont mis ensemble pour être convertis en amendement humifère stabilisé grâce au travail d'organismes biologiques sous conditions contrôlées.
Les êtres-vivants (décomposeurs du compost)
La question à se poser est : de quoi a besoin un
être-vivant pour vivre ?
Ils ont besoin de MANGER, BOIRE et RESPIRER !
Manger : le rapport carbone/azote (C/N)
Pour faire un compost, il ne suffit pas de mettre
n’importe quelles matières organiques dans un fût ou sur un tas. Les
micro-organismes doivent manger équilibré. Il faut faire attention aux
quantités de carbone et d’azote apportés. Il faut donc mélanger judicieusement
ces deux types de matériaux pour obtenir un bon rapport carbone/azote. Ce
rapport chimique doit être théoriquement compris entre 20 et 30.
En pratique, en mélangeant une à deux parts de matières
azotées pour une part de matière carbonée, on évite les problèmes de
déséquilibre.
Boire : l’humidité
La boisson favorite des micro-organismes est….l’eau. Elle
sera apportée principalement par les matières azotées. Il faudra donc ici aussi
faire attention à mélanger des matériaux humides et secs.
L’humidité doit si situer aux alentours des 50 à 60%. Un
manque d’eau va ralentir la décomposition mais un surplus va également ralentir
le compostage et peut provoquer un processus anaérobique qui favorisera les
mauvaises odeurs.
L’élévation de la température dans un tas va provoquer un
phénomène d’évaporation, il faudra faire attention et rectifier si nécessaire
par un arrosage ou en découvrant le compost pour laisser la pluie l’humidifier.
Re-mélanger ensuite pour homogénéiser les matières sèches et humides.
Respirer : l’aération
Comme pour nous, l’oxygène est indispensable à la vie des
organismes. Une bonne aération engendrera une bonne décomposition des matières
organiques (si les autres paramètres sont présents) Par contre, une mauvaise
aération déclenchera des processus anaérobiques qui produiront de mauvaises
odeurs.
L’aération sera assurée principalement par des matériaux
structurant. C’est le second rôle des matières carbonées qui sont plus sèches
et plus dures que les azotées. La présence de lignine plus dure dans leur
décomposition fait qu’ils gardent une certaine granulométrie, importante
surtout en début de processus. En fin de processus, quand les éléments seront déstructurés,
les vers de compost se chargeront de l’aération interne.
Pour garder une bonne oxygénation, les retournements sont
importants. Ils permettront de mélanger les matériaux (pour qu’ils soient tous
bien attaqués) et d’entretenir l’aération (qui diminue la cause de tassement.)
Le retournement redonne un coup de feu au compost, le
processus biologique redémarrera et la température va de nouveau augmenter.
Dans un fût, l’aération se fera à l’aide de la tige
aératrice. Dans un lombricompost, le brassage des vers suffira à assurer
l’aération.
LE PROCESSUS
DE COMPOSTAGE
Ces différents organismes ne vivent pas dans les mêmes
conditions de température et ne se nourrissent pas tous des mêmes substances.
En se nourrissant et en digérant ces matériaux, les organismes produisent de
nouvelles matières (humus) qui sont consommées par d’autres.
Au cours du processus de compostage la composition des
produits organiques change et donc les communautés de micro-organismes.
Au début du compostage, seuls les micro-organismes sont
actifs. Cette phase, pendant laquelle beaucoup d’oxygène est consommé, et
pendant laquelle la température monte, est appelée phase de décomposition,
comprenant les phases mésophile, thermophile et de refroidissement.
Le processus de digestion commence dès que nous
rassemblons les matières organiques. Les micro-organismes (principalement les
bactéries) entrent en action, ils produisent des enzymes qui détruisent d’abord
les parois cellulaires. Les parois cellulaires ainsi percées, le contenu de la
cellule coule et il reste une structure molle. C’est ce que l’on peut appeler
« pourrir ». Les éventuels effets négatifs du pourrissement tels que
l’odeur d’acidité sont réduits à néant par la présence de matériaux structurés
(carbonés) et par une aération régulière assurée par le brassage des matières.
Les bactéries vont s’attaquer surtout aux sucres.
L’énergie présente dans les matières organiques est transformée en chaleur. Une
conséquence de l’activité des micro-organismes est donc l’élévation de la
température (phase mésophile = A)
Dans un grand tas de compost, la température peut
atteindre 50 à 60°C et parfois plus (70 à 80°C dans des tas de plusieurs
dizaines de m3.) Il s’agit de la phase termophile B. Lorsqu’on
atteint de tels valeurs, la digestion est plus rapide. Dans la zone chaude, les
germes de maladies et de graines adventices éventuellement présents dans les
déchets de jardin sont neutralisés.
On peut comprendre que la phase de décomposition est
jumelée avec une réduction de volume perceptible. La réduction qui se produit
les premiers jours après la mise en tas ou après le remplissage du bac est à
imputer à la perte de structure de la matière que l’on a apportée. La transformation
de la matière carbonée sous forme de CO2 volatile et l’évaporation
de l’eau constituent les autres sources de réduction de volume.
La température descend ensuite progressivement (phase de
refroidissement = C) et les champignons colonisent la matière. Sous 30°C, les micro-organismes
restent actifs mais sont dorénavant accompagnés par des organismes de plus
grande taille (phase de maturation = D) : des vers de compost, des
acariens, des collemboles, des cloportes, des coléoptères, des mille-pattes. En
fait, tout les macro-organismes qui vivent dans la litière, entre les feuilles,
sous les arbres et sous les branches ou sous un morceau de bois vermoulu.
Pendant que les micro-organismes poursuivent la
transformation des déchets grâce aux excrétions de leurs propres enzymes, la
décomposition par les macro-organismes se passe dans leur tube digestif.
Ils grignotent les bouts de bois devenus tendres ou
aspirent la substance des cellules. Le matériau est réduit en petites
particules qui continuent leur décomposition dans le tube digestif et ensuite
lors de la colonisation des excréments par les micro-organismes.
Le matériau perd donc tout à fait son aspect d’origine.
Alors que dans la première étape (avant la phase de maturation), les feuilles
étaient brunes et restaient reconnaissables, une fois que les collemboles (pour
les parties les plus dures) et les vers (pour les parties les plus tendres) s’y
mettent, on ne trouve plus que des « miettes ». Ces particules ont
une surface totale mille fois plus développée que la surface originelle de la
feuille.
La transformation finale de la matière organique en
éléments nourriciers, eau et oxygène est appelée « minéralisation ».
Les substances minérales formées sont les nutriments pour la plante. Au fur et
à mesure de la décomposition des matières organiques, l’humus se forme.
Un compost est mûr lorsque l’on ne reconnaît plus les
matières, qu’il a une couleur brun-foncé presque noir, qu’il n’y a presque plus
de vers de compost dedans et qu’il a une bonne odeur d’humus forestier.
LES AVANTAGES DU COMPOST
Le compost, une fois terminé, sera utilisé comme
amendement de sol. Sur votre potager bien sûr, mais également sur vos parterres
de fleurs, sous vos arbres fruitiers ou encore dans vos jardinières et plantes
d’intérieur.
Les propriétés formidables du compost sont principalement
dues à la transformation des complexes colloïdaux argilo-humiques.
L’utilisation du compost est intéressante à plusieurs
points de vue :
Effets sur la structure du sol :
ü Amélioration
de la structure du sol par augmentation des agrégats. La pénétration des
racines est facilitée et l’exploitation du sol favorisée ;
ü Meilleur
perméabilité à l’air et à l’eau
ü Meilleur
rétention d’eau (effet éponge)
ü Réduction
importante de l’effet du gel, de l’érosion (de l’eau et du vent) et diminution
de la dessiccation par ventilation
ü Le compost
de couleur foncée augmente l’absorption des rayons solaires favorisant le
réchauffement du sol
Effets sur les caractéristiques physico-chimiques du
sol :
ü en se minéralisant,
le compost fournit des substances nutritives progressivement assimilables par
les plantes
ü le compost
bien mûr évite une acidification du sol ou corrige l’acidité d’un sol par effet
tampon. Un compost mûr à un pH compris entre 7,5 et 8,5.
Effets sur la biologie du sol :
ü la présence
d’une importante microfaune active la compost, augmente l’activité biologique
du sol qui fixe par exemple l’azote de l’air ou rend assimilable par les
plantes du soufre, du phosphore, des oligo-éléments,… contenu dans les
roches
Cette
activité biologique favorisée répercute elle-même ces effets sur la structure
du sol et ces capacités physiques et chimiques.
ü L’activité
microbienne limite le développement d’organismes pathogènes, directement dans
le sol ou dans les plantes par absorption par celle-ci de substances actives,
d’hormones, d’antifongiques ou d’antibiotiques
ü Le
développement racinaire est amélioré car les mycorhizes sont activés.
QUOI COMPOSTER ?
Nous avons vu les déchets compostables selon leur composition (C/N), humidité et structure.
Les matières compostables :
Matière
|
Compostabilité
|
Rapport C/N
|
Remarque(s)
|
Déchets de légumes
|
Très bonne
|
N N N
|
|
Tonte d’herbe fraîche
|
Très bonne
|
N N
|
Bien mélanger avec des matières structurantes
|
Litières et excréments d’herbivores ou granivores
|
Très bonne
|
N N
|
Litière
biodégradable, incorporer des matériaux structurants
|
Epluchures de pomme de terre
|
Prends un peu de temps si processus mal géré
|
N N
|
Faire des petits morceaux
|
Pelures d’agrumes et de fruits
|
Prends un
peu de temps si processus mal géré
|
N N
|
Faire des
petits morceaux
|
Fumier de bovidés et ovidés
|
Très bonne
|
N N C
|
Incorporer des matériaux structurants
|
Plantes d’appartements
|
Bonne
|
N N
|
Le compost est fini !
Maintenant que le processus de compostage est terminé il
faut le récolter et . . . l'utiliser.
Il est important que le compost soit "mûr" pour
de l'utiliser. Un compost que n'est pas arrivé à maturité suffisante peut
éventuellement être utilisé au pied d'arbres adultes mais certainement pas sur
le potager ou avec des jeunes arbres ou arbustes, il risquerait de
"brûler" vos plantes.
Comment reconnaître un compost mûr ?
Il y a 3 caractéristiques qui ne trompent pas :
·
La couleur
Un compost mûr à une couleur brune ou noire selon les
matières organiques utilisées pour sa fabrication.
Un compost brun clair ou verdâtre devra être laissé
encore quelques temps tranquille avant de l'utiliser.
·
L'odeur
Un compost mûr doit sentir l'"humus forestier",
l'odeur des sous-bois lorsque vous vous promener en foret un petit matin...
Si vous reconnaissez une odeur de chou, de pomme de terre
ou d'oignon, attendez encore avant de le récolter.
·
L'apparence
Si vous reconnaissez encore des bouts feuilles ou qu'il
reste des morceaux d'épluchures de pomme de terre, de chou,... dans votre
compost, c'est que tous n'a pas été dégradé.
S'il vous semble que votre compost stagne dans son état,
sans arriver à maturité, n'hésitez pas à le re-mélanger afin de relancer le
processus !
Il faudra éventuellement remouiller un peu le tout en le
mélangeant à la fourche.
En effet, il n'est pas rare qu'un compost traine pour
arriver à maturité lorsque le taux d'humidité est trop faible.
Comme nous l'avons vu, ce sont les macro-organismes
(principalement les vers de compost) qui terminent la maturation. Si leur
milieu de vie devient trop sec, ils l'abandonneront.
Page en cours de rédaction.